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Extraits. |
Orphée. Pâle étoile du soir. L'Adieu. |
Procédés typiques. | Ingrédients. |
Début. Les premières manifestations du lyrisme
en Occident remontent à la Grèce antique, aux alentours du VIIe
siècle av. J.-C. Premiers auteurs: Théognis de Mégare et
Mimnerme de Colophon (lyrisme apparenté à la tradition
épique), Archiloque et Sapho (lyrisme plus personnel).
Fin. Le lyrisme a évolué à travers les
siècles, tantôt triomphant (par exemple, au Moyen Âge avec les
troubadours), tantôt éclipsé par d'autres genres
littéraires (par exemple, au XVIIe siècle en France). Il existe encore
de nos jours.
En France, après une période dominée par la
poésie dite formaliste, on assiste à un retour significatif de la
poésie lyrique. Les poètes de cette nouvelle vague se
réclament volontiers de grands lyriques comme Rilke ou Hölderlin. Parmi ces
poètes, on retrouve: Yves Bonnefoy, Jacques Dupin, André du
Bouchet, Claude Vigée, Hubert Juin, etc. Au Québec, la
poésie lyrique compte plusieurs représentants: Gaston Miron,
Jacques Brault, Claude Beausoleil, etc.
Lieux. L'émergence de la poésie lyrique dans une
littérature coïncide avec la prise de conscience de la valeur de
l'individu. Les genres littéraires comme l'hymne et l'épopée,
qui témoignent d'une conscience collective, cèdent alors la place
à cette nouvelle forme d'expression. La poésie lyrique est un signe
d'évolution dans une littérature. On la trouve entre autres dans les
littératures européennes, chinoises, japonaises et arabes et
américaines.
Pindare (-518 à v. -438), Épinicies.
Horace (-65 à -8), Odes.
Dante (1265-1321), La Vita Nuova.
Pétrarque (1304-1374), Canzoniere.
Hölderlin (1770-1843), Poèmes.
Lamartine, Les Méditations poétiques.
Shelley (1792-1822), À une alouette.
Victor Hugo, Les Contemplations.
Alfred de Musset, Les Nuits.
Walter Whitman (1819-1892), Les Feuilles d'herbe.
Rainer Maria Rilke (1875-1926), Élégies de Duino.
Apollinaire, Alcools.
Aragon, Les Yeux d'Elsa.
Alain Grandbois, Les Îles de la nuit.
Pablo Neruda (1904-1973), Chant général.
Aimé Césaire (1913), Cahier d'un retour au pays natal.
Gaston Miron, L'Homme rapaillé.
Le poème lyrique se présente comme le lieu par excellence du JE, qui y manifeste sa relation au monde, à la nature, à l'Autre. Variations sur les thèmes de l'amour et de la mort, de la joie et de la douleur. La poésie lyrique garde, à travers toute son évolution, la même visée radicale: atteindre un au-delà du monde, un absolu. Le poète cherche, par des textes de forme savante ou populaire, à donner une portée plus grande à son expérience individuelle, à transcender sa condition d'être humain. Le lyrisme s'épanouit dans une société et dans une littérature qui accordent une grande importance à l'individu, à sa liberté d'expression et de passions. Il s'accommode mal des règles et des lois de la raison. Ainsi, il n'est pas étonnant qu'en France, aux XVIIe et XVIIIe siècles, il n'y ait pratiquement pas eu de poètes lyriques: la doctrine classique avait complètement étouffé le lyrisme. C'est la Révolution française qui a fait renaître le lyrisme en faisant tomber les dogmes classiques et en annulant les hiérarchies; l'individu reprenait alors une place de premier plan. Le rôle et le statut du poète lyrique changent d'une époque à l'autre et d'une société à l'autre. Dans l'antiquité, en Grèce et à Rome, le poète est engagé dans la vie de la communauté à laquelle il appartient. Il est sur la place publique et s'adresse directement à ses contemporains, il en est le porte-parole, le guide spirituel; il jouit d'un grand prestige, on le comble d'honneurs (ex.: Pindare). Au moyen âge, le poète lyrique occupe aussi une place de choix: il est au service des seigneurs, il écrit pour divertir une élite oisive. Mais il n'a pas toujours une situation aussi favorable. Par exemple, au XIXe siècle, en France, il devient un solitaire, un exilé, un homme qui vit hors du monde, dans la pauvreté: c'est le poète maudit. Il occupe une place à part et n'est au service de personne (ex.: Baudelaire, Verlaine, Rimbaud). Encore de nos jours, le poète lyrique est refoulé dans les marges. Le rôle qu'il joue dans la société est considéré comme négligeable, insignifiant.
Origines.
La poésie lyrique est issue des prières
et des hymnes religieux. À ses débuts, elle avait pour fonction
d'exprimer les sentiments d'un groupe, d'une collectivité. Elle était
alors très proche de la musique, du chant. Quelques-unes des plus
anciennes formes du lyrisme grec étaient des chants choraux: leur objet
était la célébration des dieux, mais aussi et surtout des
héros, des événements qui ont marqué la
collectivité (ex.: les odes de Pindare, composées plus tard).
À travers cette célébration, c'étaient les valeurs qui
régissaient la collectivité que l'on exaltait. Les textes étaient
donc empreints de morale, de sagesse.
Postérité.
Le lyrisme a beaucoup évolué
par la suite, autant dans le contenu que dans la forme. Il est devenu plus personnel,
il s'est mis à exprimer les sentiments de l'individu. Sapho compte parmi les
premiers poètes à avoir donner une place centrale aux
événements intimes de l'individu. Mais son lyrisme gardait quand
même un caractère collectif: le poète, en parlant de lui-même, de ce qu'il vit, parlait au nom des autres. Ce caractère
collectif, omniprésent au début, va disparaître petit à
petit au fil des siècles, réapparaissant à l'occasion, par
exemple, de bouleversements politiques et sociaux (pensons à la
Révolution tranquille au Québec). Le texte lyrique varie dans son
contenu au gré des auteurs et des époques: il peut être
philosophique ou métaphysique (interrogations sur l'être et sa
présence au monde) comme chez Hölderlin ou Grandbois, sensuel, en
prise sur les sensations, sur la réalité concrète comme chez
Horace ou Apollinaire, onirique comme chez Nerval, engagé socialement
comme chez Miron, etc. La forme que prend le texte lyrique est elle aussi
très variable: chanson (couplets et refrain), sonnet, poème en vers
réguliers, poème en vers libres, etc. Mais, à travers cette
grande diversité de formes, le but de la poésie lyrique reste le
même: exprimer les sentiments de l'individu, une vision du monde unique par
un travail sur la langue, sur le rythme et les sonorités.
Encyclopeadia Universalis (articles lyrisme et poésie).
LEVRAULT, Léon, la Poésie lyrique des origines à nos
jours, Paris, Mellottée, 217p.
DEFRADAS, Jean, les Élégiaques grecs, Paris, PUF, 1962, 108p.
GRIMAL, Pierre, le Lyrisme grec, Paris, 1978, PUF, 304p.
PICOT, Guillaume, la Poésie lyrique au moyen âge, Paris,
Nouveaux classiques Larousse, 1965, 2 tomes de 128p.
CLÉDAT, Léon, la Poésie lyrique et satirique en France
au moyen âge, Genève, Slatkine reprints, 1972, 240p.
POIRION, Daniel, le Poète et le prince (l'évolution du lyrisme
courtois de Guillaume de Machaut à Charles d'Orléans),
Grenoble, Imprimerie Allier, 1965, 660p.
Aide pour les pages des genres littéraires.
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